Le thème des sept péchés capitaux a été une source d'inspiration inépuisable pour les artistes européens de la fin du Moyen Âge au milieu de l'âge baroque. Mais ce n'est pas une simple dénonciation des vices de la nature humaine qu'il faut chercher chez Bosch, Brueghel ou Dürer. Il s'agit plutôt d'une méditation sur les équilibres psychologiques et moraux de notre nature mortelle. En ce sens, Leonardo García Alarcón a imaginé présenter ces madrigaux de Monteverdi, datant des premières décennies du 17^e siècle, selon une dramaturgie qui convoque aussi bien les péchés que les vertus, les éléments de l’univers physique que les aspirations les plus éthérées de l’âme. À l’envie ou à la colère répondent la charité et l’humilité, au feu et à la terre, l’espérance… Sur les textes de Pétrarque ou Busenello, les voix alternent polyphonies subtiles et récitation dramatique, accompagnées d’un ensemble instrumental réanimant les sonorités pénétrantes de cet âge de pourpre, d’or et d’ombre.